Archive | mars, 2020

Une douce liberté éphémère

22 Mar

Alors que la France est en confinement total depuis mardi, l’Australie est encore assez modérée.

Les chiffres de contaminations de Covid-19 sont encore assez faibles mais en forte croissance comme partout : un peu moins de de 1300 cas (500 cas il y a 4 jours) et 7 morts.  Plus de 120 000 test réalisés, soit un rapport de test par habitant élevé par rapport à d’autres pays, mais un faible taux de tests positifs (1%).

Pourtant, une étude estime qu’à ce rythme, les lits de réanimation australiens seront tous pleins avant le 7 avril (il n’y a que 24,6 millions d’habitants, malgré l’immensité du territoire).

On retient notre souffle et on ne fait pas de projets. L’épée de Damocles au dessus de la tête, le confinement et même le virus ne sont pas très loin.

 

Les mesures politiques

Les dirigeants se sont d’abord inspirés de Singapour qui s’en sort bien en ne fermant rien. Ils testent tous les patients et font de l’isolation à l’hôpital ou à la maison si pas de symptômes, mais c’est très contrôlé.

Le mot d’ordre était donc le social distancing, éviter d’être à moins d’un mètre cinquante des gens, pas plus de 500 personnes en rassemblements extérieurs, 100 personnes en intérieur, avec un minimum 4m2 par personne.

Les gens ont beaucoup de mal à respecter ces mesures. Les restaurants et commerces sont ouverts. C’est vrai qu’il n’y a pas foule, mais les 1m50 ne sont pas respectés. En bord de mer, les gens s’assoient les uns à côté des autres pour regarder les surfeurs ou pique-niquer et même si tout cela est très agréable, on dirait que le vie continue comme si rien ne se passait.

Je suis allée au farmers market car c’est le seul endroit où on peut trouver des fruits et légumes bio. A part moi, on dirait que personne n’a eu l’idée de laisser les enfants à la maison et de n’envoyer qu’une seule personne du foyer faire les courses. Résultats, on était serrés comme des petites sardines sur certains stands.

Samedi après-midi, la célèbre plage de Bondi Beach à Sydney a dû être fermée à 15h30 parce qu’il faisait beau et qu’elle était trop fréquentée. Réponse des beach goers : on ne peut quand même pas nous empêcher de vivre ! – no comment.DAD8C874-A7BC-4AAA-B990-8319CB79E2D7

Scott Morrison, le premier ministre, s’est réunit ce soir avec les leaders de chaque état pour discuter de la situation. Résultat : trop peu de gens respectent le social distancing, donc à partir de demain midi, tous les cafés, bars et restaurants ne feront plus que du take away. Les cinemas et lieux de cultes seront fermés. C’est donc un shutdown prévu pour au moins 6 mois. Il parle de Stage 1 Plan et précise qu’il y aura peut-être un Stage 2 dans un mois, mais pour l’instant pas de lockdown (= confinement). A part ça, il insiste particulièrement pour que les écoles restes ouvertes, pour que les enfants ne soient pas privés d’éducation, mais les parents sont libres de faire l’école à la maison s’ils le souhaitent.

Les états du New South Wales (Sydney), Victoria (Melbourne) et Australian Capital Territory (Canberra) ont quant à eux pris des mesures plus restrictives en décidant la fermetures de tous les commerces non-essentiels (supermarché, pharmacies, station services etc). Fini le shopping !

 

Côté boulot

La crèche est toujours ouverte et même si les bureaux de Nicho le sont aussi, il fait du télétravail depuis mardi.

Il est assez inquiet pour son travail. Toutes les boutiques sont fermées en Europe et aux États Unis et la vente en ligne tourne au ralenti. Il n’y a donc plus ou presque d’argent qui rentre. Ses deux consultants externes ont dû être stoppés net et il ne sait pas comment va se passer la suite du projet ici, ni même si sa société va survivre à tout ça.

Pour l’instant, je m’estime chanceuse d’être arrivée ici avant la crise et tant mieux si on doit rester ici plus longtemps.

De mon côté j’avais déjà prévu de solder mes congés payés jusqu’à fin mars puis de partir en congé sabbatique jusqu’à notre retour fin novembre, donc pas de télétravail ou de chômage partiel pour moi, et mon employeur n’a pas la charge d’un employé supplémentaire bloqué à la maison pour garder ses enfants.

 

En attendant, notre petite vie de famille…

A la Gold Coast, il y a assez de place sur la plage pour garder nos distances. Pour l’instant, on en profite tous les matins de 7h à 8h avec les canetons (réveillés chaque matin à 5h15 avec les oiseaux).

Samedi matin, j’ai même surfé pendant 15min pour mettre à l’eau ma nouvelle planche. Bon je n’ai pris qu’une vague et suis tombée presque tout de suite mais c’était déjà un premier baptême pour la Jackie ( = nom de ma planche, le vendeur s’appelait Jake a.k.a. Jakie).

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Notre Coco chérie a fait ses premiers tout petits pas ce week-end et sait désormais de mettre debout sans support.

En ce moment elle a aussi un appétit d’ogre, tandis que son frère mange moins qu’avant. J’ai bon espoir qu’elle le rattrape en taille et en poids, et que tout le monde sache enfin que c’est des jumeaux (ma grande fierté) au premier coup d’oeil. J’ai souvent le droit à « dis donc, tes enfants, ils sont rapprochés non ?  »  ou bien « C’est quoi leur différence d’âge? » …. euh… 8 minutes 😀.

Matis a découvert comment allumer la chaîne Hi-fi et Coco et lui se déhanchent sur la musique de la radio Tripple J.

Pour éviter les grosses chaleurs, nous avons profité de la piscine de l’immeuble ce weekend. Nous avons aussi eu la bonne nouvelle qu’avec toutes les annulations des vacances de Pâques, nous allons pouvoir emménager dans notre  futur appartement le 31 mars au lieu du 15 avril (il aura une piscine aussi et tout près de l’endroit où les gens font des piques niques face à la mer).31A27DF7-600B-40A1-940A-EE806769E851 et en fin de journée nous faisons toujours une promenade d’une heure en bord de mer avec la poussette. J’envisage de m’acheter une poussette double spécial jogger, au cas où bientôt on ne puisse plus aller se promener si ce n’est pas « pour faire de l’exercice ».

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Et ce soir, nous sommes offert un festin dans un restaurant japonais (presque vide rassurez-vous!) en se disant que ça serait peut être le dernier avant longtemps. Et nous avions raison.

Album photo Burleigh Heads en toute liberté ici 

Quelques nouvelles en vrac

15 Mar

2 semaines en Australie : voici des nouvelles en désordre et sans transition.

Bon, je vous ai déjà raconté nos péripéties médicales, la quarantaine et la crise du papier toilettes.

Après avoir passé plus d’une semaine sous cloche (avec quelques sorties plage, supermarché, et même quelques cafés / restaurants), Nicho a demandé l’autorisation de raccourcir sa période de quarantaine et il est au bureau depuis mardi.

Les ressources humaines de Boardriders ont organisé un BBQ pour accueillir les nouveaux expatriés et ont convié les familles pour une visite des bureaux. Quel accueil !

Nous avons aussi eu la visite du plus australien des australiens, notre ami Clint. Il ne chasse pas les crocodiles à main nues, mais à ce détail près on ne connaît pas d’australien plus authentique et patriote que Clint. Il est guide touristique depuis des années donc c’est notre référence pour toutes nos questions sur l’Australie.

A part ça, le soleil se lève très tôt donc la vie s’organise un peu plus tôt qu’en France. Les enfants se réveillent entre 5h15 et 6h30, on fait une petite promenade à la plage s’il fait beau puis Nicho démarre le boulot à 8h30.

Les canetons ont toujours autant de succès quand on se balade en poussette. Une femme nous a même félicités d’être toujours ensemble et j’en suis encore étonnée. On ne fait pas des bébés si on ne s’aime pas, si ? (Nous on s’AIME en tout cas !!)

Les 🐣 🐣 ont commencé l’adaptation à la crèche « Lollipop Lane ». Il y a des animaux géants sur le toit et Matis aime bien les montrer du doigt et leur parler en arabe.9BDFA603-A974-47E1-B437-D015CB36770D

Coco et Matis ont l’air de bien s’adapter, pas de problème avec l’anglais (d’ailleurs une des dames est française – ça pourra toujours dépanner), il y a des jouets et des enfants de leur âge, ils sont contents.1733B9A6-E418-4438-BFCD-D67D7E39437B

Coco est toujours dans les bras de quelqu’un quand j’arrive pour les récupérer, et se met à pleurer des qu’elle me voir jusqu’à ce qu’elle soit dans MES bras, exactement comme à la crèche à Biarritz.


Côté météo, depuis notre arrivée il fait chaud (19-27) mais pas mal de pluie aussi.

Nicho s’est acheté une planche de surf vendredi et a réussi à surfer tous les jours depuis. Les vagues sont belles mais il y a beaucoup de monde à l’eau. Moi, je dois encore m’équiper et je crois que je vais me dépêcher en cas de mise en quarantaine du pays entier (les surf shops seront sûrement fermés!).

Notre priorité était de trouver un logement à long terme et nous avons signé pour un appartement au 7e étage d’une tour un peu moche (comme on en voit un peu partout le long de la plage à la Gold Coast) mais très bien placée à Burleigh Heads. La vue est incroyable ! On emménage le 15 avril. Je vous en dirais plus bientôt.

Je commence à être à l’aise avec la conduite à gauche, même si au départ j’avais peur de conduire car la voiture de Nicho est un SUV gros comme un monstre (enfin pour quelqu’un qui conduit une Yaris habituellement).

Une autre de mes prochaines missions est de me trouver une voiture d’occasion, quoique faire des stocks de nourriture semble plus urgent en ce moment.

A part ça, je m’imprègne de la culture du pays en emmenant les enfants au Rhyme Time à la bibliothèque (des bibliothequaires avec des oreilles de lapins chantent des chansons en faisant des bulles ou des petites chorégraphies), en écoutant la radio ou en regardant les titres des journaux.img_1438

Évidemment l’actualité parle beaucoup du coronavirus et de la pénurie de papier toilettes (l’autre jour, j’ai écouté une émission de radio sur les bidets, avec comme special guest un plombier 🤣).

Je me réjouis en me disant que toutes les restrictions de voyage ne nous concernent plus et que nous n’avons pas de business personnel et donc pas grand chose à perdre pour le moment.

Nicho pense que la crèche pourrait fermer et donc heureusement je ne travaille pas donc le timing ne serait pas le pire du monde.

Pour finir, ce week-end, nous sommes allés au Currumbin Wildlife Sanctuary, une sorte de Zoo non lucratif qui traite bien les animaux et soigne des animaux sauvages mal en point. On a pu caresser des kangourous et même – l’ultime cliché du touriste- faire une photo avec un koala (après avoir vérifié qu’ils étaient bien traités – ils ne travaillent pas plus de 30 min par jour).

Les enfants étaient très intéressés par le koala et on pense prendre un abonnement annuel puisque le sanctuaire n’est qu’à 10min de chez nous. Il y a aussi des crocodiles, des perroquets, des wombats, des diables de Tasmanie etc.

J’envisage aussi de me proposer comme bénévole dans quelques temps, quand nous serons bien installés et si ma routine de maman et de wannabe surfeuse le permet.

Voici l’album photo de nos deux premières semaines Gold Coast : First two weeks

La crise du papier toilette

9 Mar

Vous en avez peut-être déjà entendu parlé, l’Australie est en pleine crise de papier toilette, et je trouve ça TROP MARRANT.

On ne sait pas trop pourquoi ni où ça a commencé, mais c’est lié au Coronavirus. Certaines personnes ont dû vouloir faire des stocks en cas de mise en quarantaine, d’autres on dû entendre que les stocks de PQ diminuaient dans les supermarchés et à partir de là il y eu un effet troupeau.

One thing led to another, il y a eu des bastons dans les supermarchés.

 

Lors de notre arrivée lundi, Nicho a tout simplement acheté un paquet, un seul, comme une personne normale. Quelle innocence. 🙃

Depuis, nous avons vu passer des rumeurs sur les réseaux sociaux australiens. Le PQ est aussi devenu aussi précieux que l’or. Comme si les gens pensaient qu’il pouvait vous guérir du coronavirus.

On voit même passer des choses comme ça sur Facebook :6DF10EAA-3F77-4396-BF77-31538BB2810A

Les supermarchés ont donc étés obligés d’intervenir pour éviter les émeutes dignes d’un black friday, en limitant l’achat à 4 paquets par personne et 2 bouteilles de gel hydro-alcoolique (à demander à la caisse). A supposer qu’il y en ait encore en stock…

Et voilà ce que ça donne dans les rayons :


J’ai aussi lu qu’il y avait des pénuries de préservatifs à Singapour et en Australie, suite à une blague d’une marque de préservatifs à Singapour qui disait que d’en mettre sur le doigt pouvait vous protéger du coronavirus. Les gens l’ont pris au sérieux, et des photos circulent sur Twitter de doigts recouverts d’un préservatif qui appelle l’ascenseur. Où va le monde sérieux ??

Frénésie d’achats sur les préservatifs en Australie après le conseil d’un internaute de les utiliser… pour se protéger du coronavirus!

Mais d’après la caissière de Woolies que j’ai interrogé pour ce blog, pas de pénurie de capotes à la Gold Coast.

Les gens achètent beaucoup grand paquets de pâtes, de beans et de riz, comme si le coronavirus allait leur donner la gastro, mais il reste des stocks. Elle m’a aussi assurée qu’il y aura des nouveau stocks de PQ dès demain, mais à moins de se lever à l’aube, je pense que ça ne durera pas longtemps.

Enfin j’ai lu sur les réseaux sociaux que la même chose se produit dans d’autres pays. À Hong Kong, deux hommes ont été arrêtés pour avoir braqué un livreur pour lui dérober des centaines de rouleaux de papier toilette. Au UK, les rayons de savons sont eux aussi dévalisés.

De notre côté, nous ne cédons pas à la panique. On continue d’acheter un paquet à la fois. Tant qu’il reste des lingettes et des couches jetables dans les rayons, nous sommes sereins (nous reviendrons aux couches lavables si la tourista de nos bébés s’arrête un jour).

Coronaquoi ?

8 Mar

(Attention âmes délicates, cet article parle de caca)

4 pays en 2 semaines, 4 personnes dont 2 bébés, traverser l’Asie en pleine épidémie de Coronavirus, impossible de ne pas avoir un petit interlude médical à vous raconter.

 

L’ESCALE À PARIS

Tout a commencé à Paris, dans le couloir d’embarquement de l’avion, où Coco a éternué une vingtaine de fois. Nous n’étions pas super couverts, arrivants de Biarritz et avec Singapour pour destination, on s’est dit que des manteaux allaient nous encombrer pour seulement une heure d’escale.

 

LES RHUMES À SINGAPOUR

Arrivés à Singapour, Matis fini par attraper le rhume de sa soeur jumelle et leur rhume descend petit à petit sur leurs poumons. Et quand ça leur arrive, c’est à dire toutes les deux semaines depuis qu’ils ont commencé la crèche, ils toussent comme des fumeurs de gitanes.

 

LA TOUX À BINTAN

Arrivés à Bintan, 5 jours après notre départ, nous commençons à nous inquiéter de leur toux incessante et allons voir un médecin. Le chauffeur de l’hôtel nous emmène dans une clinique délabrée (qui me rappelait le centre de santé de Djougou au Bénin) où une femme enceinte passe un monitoring dans la salle d’attente, séparé par un rideau taché de sang. Char-Ming ! L’occasion de voir l’envers du décor de l’ile, loin des resorts luxueux.

Le docteur examine les canetons vite fait. Il regarde leurs gorges sans bâtonnet pour baisser la langue, donc en gros il n’arrive à voir que ce que les canetons veulent bien lui montrer. Il ne check pas les oreilles. Il écoute les poumons et nous dit qu’il y a du mucus (sans blague?), mais que comme il n’y a pas de fièvre, il pense que c’est juste un rhume et pas d’inquiétude à avoir sur le coronavirus. Nous repartons de là avec deux sirops verts et rouge avec des étiquettes bienveillantes ‘Hopefully, recover quickly » ! 🤞🏻FC1A4C4B-ED27-4414-84BC-82BCA47BC9E0

 

FIÈVRE ET AUTO-QUARANTAINE

Samedi, Nicho reçoit un email des ressources humaines de Boardriders Inc. « Si vous avez séjourné ou transité par la Chine, Hong Kong, Singapour etc… vous devez vous mettre en auto quarantaine pendant 2 semaines à votre retour, faire du télétravail et vos enfants ne doivent pas aller à la crèche ou à l’école ».

Bon, on s’y attendait un peu…

Le même jour, alors que la toux des canetons commence à diminuer, Coco a 38.6 de fièvre. Mmmm…

Nous quittons Bintan le lendemain… la fièvre fait le yoyo avec le paracétamol mais on sait qu’il faut absolument réussir à passer la frontière malgré les contrôles de température, car pas question de la faire soigner à la clinique de brousse si elle a le coronavirus.

Heureusement, le lendemain matin, le doliprane a fait son effet et il n’y avait pas de contrôle de température au départ du ferry.

Sur le ferry, elle nous fait une grosse diarrhée 💩💩💩💩💩… Re-Mmmmmmm.

 

DIARRHÉES À SINGAPOUR

Arrivés à Singapour, nous n’avons qu’une après midi devant nous avant de nous envoler pour l’Australie.
Les questions se bousculent : Avons-nous le temps d’aller à l’hôpital ? S’ils pensent qu’elle a le coronavirus, sous combien de temps aura-t’on les résultats ? Et si c’est positif, ils vont nous mettre en quarantaine, et on sera bon pour une seconde quarantaine en arrivant en Australie.

Finalement, à force de prendre trop de temps à réfléchir, on n’avait plus du tout le temps d’aller à l’hôpital. La diarrhée continue mais on lui donne du Doliprane, on évite de regarder dans les yeux les gens qui font les contrôles de température à l’aéroport, et ouf, on arrive en salle d’embarquement (et pas question de bouger de là car il y a des contrôles de température aussi dans la zone d’embarquement). KEEP CALM AND STAY PUT 😅.

Dans l’avion Matis commence à avoir la diarrhée lui aussi, et Coco me fait un vomi volant (genre l’exorciste) dans la double page cosmétique du catalogue de la compagnie aérienne. Bien sûr, on n’a pas prévu assez de vêtements de rechange donc au bout d’un moment, on reste tous couverts de caca et de vomi, 8 heures de vol de nuit avec les bébés sur les genoux. Amour inconditionnel.

 

LUNDI MATIN, SOL AUSTRALIEN

Il est 6h30 heure locale, 4h30 à Singapour. La nuit a été courte.

A midi, les diarrhées incessantes nous inquiètent. On appelle un pédiatre, qui nous dit d’appeler un généraliste (les pédiatres sont des spécialistes ici, plusieurs semaines pour avoir un rendez-vous), le généraliste nous dit d’aller à l’hôpital dès qu’il entend le mot « Singapour ».

On appelle l’hôpital le plus proche qui nous dit d’appeler l’hôpital universitaire à 30 min de route, les seuls habilités à traiter les suspicions de Coronavirus.

Arrivés au Gold Coast University Hospital, on nous met dans un couloir avec toutes les autres personnes qui ont voyagé en Asie présentant des symptômes et heureusement tout le monde porte un masque 😷 car les canetons refusent d’en porter (même ceux avec Mickey dessiné dessus).BD7B8C53-0E42-43B3-8E1D-BD656F82674D

On n’a jamais vu un service aussi mal organisé, et en même temps, eux-mêmes admettent qu’ils ne savent pas trop comment gérer la situation.

Après trois heures d’attente dans ce fameux couloir, on finit par nous appeler, en me demandant d’amener les enfants avec un seul adulte, à moins qu’on ait des symptômes nous-mêmes.

Nicho leur dit à demi-mot :

– « Euh, bah moi j’ai eu un peu la diarrhée aussi ».

Elles n’ont pas bien entendu.

Il répète.

– « OOOOHHH ! SO YOU’VE HAD SOME RUNNING POOH ?? COME ON IN THEN ! »

Évidement tout le couloir a éclaté de rire😂😂😂😂

(Je précise que j’ai eu l’accord de Nicho pour vous raconter cet épisode, les canetons quant à eux n’ont pas de consentement à me donner puisque je change leurs couches pleines de caca toutes les 2 heures).

J’ai donc attendu dans le couloir pendant que Nico et les enfants se faisait examiner par une médecin couverte comme une apicultrice (il n’y avait apparemment que les yeux de visibles), qui leur a enfoncé des cotons tiges bien profond dans le nez. J’entendais mes bébés pleurer à travers le mur.

Cette même médecin s’étonnait qu’on nous demande de faire le test vu que les symptômes ne correspondaient pas vraiment, mais l’infirmière lui a gentiment fait savoir qu’on avait attendu trois heures et qu’il n’était pas question qu’on parte sans faire le test.

Ensuite on nous a dit d’aller en pédiatrie puisque la diarrhée de Coco était assez inquiétante. Encore deux heures d’attente pour qu’on nous dise que les enfants allaient bien, qu’ils n’étaient pas déshydratés, et qu’il fallait juste leur donner du riz et les faire boire de l’eau ou du soluté de réhydratation (qu’ils détestent).

 

Et en attendant les résultats du Coronavirus, retour à l’auto-quarantaine.

 

ET DEPUIS …

48h plus tard, les résultats sont revenus négatifs, la fièvre avait chuté mais pas les diarrhées des enfants. On avait donc le droit de sortir de chez nous, mais Nicho ne pouvait pas aller au bureau. La crèche voulait bien prendre les enfants même si on était passés par Singapour, mais ils doivent avoir 24h sans diarrhées.

On a limité nos sorties au supermarché, la plage ou le parc pour faire marcher les enfants, et un petit déj en terrasse. Pas d’espaces confinés.

La diarrhée n’a pas cessé depuis une semaine, nous avons revu une généraliste adorable qui nous a dit que ça finirait par passer.

Et Nicho a commencé le travail jeudi, de la maison.

Les enfants crient BEAUCOUP et je m’efforce de les faire faire des tours en poussette pour le laisser bosser, mais vivement la reprise de la crèche quand la gastro sera passée 😅.

 

Bêtises et mignonneries sous le soleil de Bintan

3 Mar

A une heure de ferry de Singapour, nous nous sommes offerts une petite escapade ☀️  à Bintan, en Indonésie.E1DCBDE2-F114-4873-AB9A-B06273B4AB89

L’île grouille de resorts avec piscine, vue mer, golf, cours de yoga, d’équitation et autres activités pour les riches touristes de la cité-état qui souhaitent venir se détendre pour un week-end.

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Les prix sont bien plus élevés que ce que nous connaissions jusqu’à présent de l’Indonésie (Bali). C’est aussi cher qu’en France, certains tarifs allant jusqu’à 7€ pour laver un t-shirt ou 6€ pour deux cuillères à soupe de yaourt nature commandé au Room Service pour le goûter des canetons.

Mais il s’agit de nos premières vacances au soleil depuis bien bien longtemps, et les premières avec Coco et Matis, alors pour 5 jours, on s’est fait plaisir sans regarder la note.


Jusqu’à vendredi l’hôtel était quasiment vide à cause de l’épidémie de Coronavirus. Ça n’avait pas été comme ça depuis l’épidémie de SRAS. Tant mieux pour nous ! Le personnel est adorable et aux petits soins, et puis les jumeaux ont toujours autant de succès ce qui nous fait parfois obtenir des faveurs. La cuisine nous prépare des petites purées pour les enfants car pas de petits pots à la mini-boutique.

Petit bémol de ce coin de paradis, la magnifique plage de sable fin est clairsemée de boulettes de pétrole. La faute au nombreux paquebots, porte-conteneurs et pétroliers qui passent par là et ne se gênent pas pour dégazer en pleine mer, et à la Monsoon season qui les aide à ne pas se faire remarquer à cause de la houle qui dissémine leurs traces, et le vent de mer qui ramène toutes ces saletés sur la plage.6C5A8190-14C4-4D28-AEFB-AA7034003356

La mer est délicieuse mais clairement on ne peut pas s’y baigner. Si on se promène sur la plage, il faut ensuite se frotter les pieds avec un chiffon plein d’huile pour enlever les tâches noires quasi-indélébiles qui s’y sont collées. (Quoique les pieds des canetons sont si petits qu’ils n’ont presque rien eu!). Pas idéal avec des bébés qui aiment avaler des plâtrées de sable.

Le bon côté de la Monsoon c’est que vent on-shore nous rafraichit, sans ça on cuirait ! Il y a aussi la magnifique piscine de l’hôtel, avec des fontaines à tous les coins en forme de grenouilles qui vomissent de l’eau (oui oui 🙃). Coco adore se baigner, Matis, lui, trouve toujours l’eau trop froide au début et pleure (il est comme sa mère), puis il se détend et s’amuse beaucoup à son tour.DA1BA012-9A3C-4131-B2A3-36115B34E1EE

MAIS nos vacances n’ont pas été que bronzette, cocktails et farniente. Nos deux bébés d’amour de 14.5 mois étaient en forme et 24/7 avec eux c’est du travail (et du bonheur !).

Nous dormons tous dans la même chambre. Ils se réveillent vers 7h et sont déjà debout dans leurs lits parapluie (la tête de Coco dépasse à peine). On fait semblant de continuer à dormir mais on ne peut pas s’empêcher de sourire en entendant leur complicité. Ils babillent et rigolent ensemble. Quand Matis jette son doudou par terre, ça veut dire qu’il veut se lever.

Pendant qu’on leur change la couche, ils hurlent jusqu’à ce qu’ils aient un gris biberon dans leurs petits becs d’oisillons affamés.

10min après, la couche propre est déjà pleine de caca, et c’est comme ça presque qu’à chaque fois qu’on les change 🤨 (et on n’a pas suffisamment de couches, et difficile de s’en procurer ici).

Au restaurant de l’hôtel, tous les parents des autres bébés sont nos copains (j’ai un goût amer en repensant à notre vie sans enfant vivant, où je voyais défiler toute les familles, les voir recevoir petites attention spéciales que l’on reçoit aujourd’hui me brisait le cœur).

Quand on prend le petit déjeuner à notre tour, il y a 10,000 trucs à goûter au buffet donc je mets 1h30 à prendre mon petit déjeuner – normal. Les canetons s’impatientent à fond dans leur poussette mais le lieu n’est pas très adapté pour les laisser crapahuter, des travaux ici, des marches là etc. Alors pour les faire patienter on leur donne du pain, une fois, deux fois, vingt fois…

Ensuite nous allons au club enfant. Coco et Matis sont super à l’aise, c’est comme à la crèche : plein de jouets et zéro danger. Il y a une cuisinière et une dinette, Matis est aux anges.

 

Le reste de la journée, ils enchainent les petites bêtises.

Les activités favorites de Matis sont : soulever le siège des toilettes, dérouler le rouleau de PQ, jouer avec la douchette des toilettes, sortir tous les mouchoirs du paquet, pareil avec les lingettes et les vêtements dans la valise, tripoter les prises électriques et tirer sur le câble du téléphone.7EA8F811-143C-4F37-B663-64439ED9EE82

Coco est un peu plus sage mais demande beaucoup les bras. Elle a aussi très envie d’apprendre à marcher (Matis marche depuis un mois) et aime qu’on lui donne un ou deux doigts pour s’entrainer sur la plage ou dans le jardin devant notre chambre.7DA6C0E0-D16A-4CDF-9685-DD861F88B540

Ils ont tous les deux une obsession pour les ceintures de la poussette. Il y a deux sièges, donc deux ceintures, MAIS NON, ils veulent toujours jouer avec la même ceinture, et donc ça se finit toujours en bagarre.

Le soir, quand Nicho donne un bain à Coco, j’essaie d’apprendre à Matis à aller aux toilettes. Il refuse catégoriquement de s’asseoir, et fini par faire ses besoins sur le sol une min après🤦‍♀️🤦‍♀️🤦‍♀️. Une fois dans le bain avec Nicho, il remet ça. Vous auriez dû voir la tête de Nicho en voyant une jolie crotte flotter dans sa direction 😂.6BCFBB4B-E2A2-407B-8BC4-26E133F61637

Quand on les met en pyjama, ils aiment qu’on leur fasse faire des galipettes, surtout Matis qui se met en position chien tête en bas jusqu’à ce qu’on fasse le reste pour lui.

Puis Nicho leur lit une histoire… enfin, il se la lit à lui même. Les canetons, eux, préfèrent jouer à cache-cache entre les lits parapluie ou de lécher mes tongues

 

Pour finir la journée, on fait appel au room service pour diner sur la terrasse. On entend la mer et l’hôtel a pris soin de nous épargner des piqures de moustique en faisant du « fogging », deux fois par semaine pendant la nuit, une pulvérisation de produit insecticide qui « sent bizarre, mais n’est absolument pas toxique pour les humains » selon eux. Mouais…

 

On s’est aussi offert une baby-sitter pour une après-midi histoire de déjeuner au calme, se faire masser et profiter des transats pour siester au bord de la piscine.

 

Nous sommes rentrés sur Singapour dimanche pour prendre l’avion pour l’Australie le soir même. Je vous raconte tout dans un prochain article!

 

Voici déjà l’album photo de Bintan