Archive | mars, 2011

Nucléaire et tremblements, au Chili aussi, il y a des secousses !

21 Mar

Revenons un peu en arrière : mercredi 16 mars 2011.
Au moment ou on devait être entrain de faire les courses, dans le centre de Valparaiso, la terre a tremblé a 72 km : 5,6 sur l’échelle de Richter, mais rien senti.


Ici, ils y a deux mots pour dire tremblements de terre « temblor » pour tout ce qui est inférieur a une magnitude de 6,5 – de la gnognotte pour les chiliens- et ce qui est au dessus de 6,5 c’est des « terremotos », a prendre bien plus au sérieux, comme celui de février 2010.

Au final, ce temblor de 5,6, que beaucoup de gens ont ressentis a Valparaiso, en particulier ceux qui se trouvaient dans des appartements en étages, a été le premier d’une série plus faible mais relativement inquiétante. La terre a tremble 17 fois en 24h, dont une autre secousse de magnitude 5 a 46km le lendemain matin, puis le surlendemain une secousse de 4 a 18km de Valparaiso a 8h30, mais encore une fois je n’ai rien senti car a cette heure la rrrrrzzzzzzz….

Après le sujet de la dictature chilienne, j’ai trouvé un autre aspect tout aussi fascinant du Chili.
Vendredi, les experts en sismologie de l’université de Valparaiso publiait en titre des journaux locaux « il faut se préparer pour un terremoto » (un grand, un vrai, vous suiviez ?), ca peut être demain comme dans 50 ans, mais d’après eux, toute l’énergie enfouie dans les plaques tectoniques n’a pas été libérée.

Chose encore plus inquiétante, malgré la catastrophe actuelle de la centre de Fukushima, les chiliens viennent de signer un accord avec les États Unis (vendredi 18mars, c’est tout frais) pour ouvrir une centrale nucléaire au Nord du Chili.
Hors, c’est précisément dans cette même région que les experts attendent le plus grand terremoto de l’histoire – sachant que le record actuel était celui de 1960, a Valdivia, au Chili, de 9,3 sur l’échelle de Richter, soit 36 fois plus puissant que celui de l’année dernière d’après ce que j ai compris.

OK, ils sont peut être en manque de ressources d’énergie, mais sachant que le Chili est probablement le pays au monde avec les plus de tremblements de terre, c’est complètement dingue !
Les murs de la ville sont couverts d’affiche « Obama, go home! » et il y a eu une manifestation anti nucléaire hier a Santiago.

Pour ma part, le seul terremoto que j’ai senti passer c’est celui-ci : vin blanc, grenadine, et glace a l’ananas. Un cocktail chilien qui fait te fait bouger le sol au bout d’un moment. D’abord on t’en sert une carafe, puis si tu en veux plus, tu peux commander un petit verre de plus… une « replica » ! Hahaha !
Jorge, mon nouvel hôte de CS de Santiago m’a emmenée dans le bar de ses amis pour gouter le fameux breuvage. Il m’avait prévenue qu’il fallait que je m’habille en noir. En effet, la mode était aux vestes en cuir cloutées, aux mitaines en cuir noir, aux t-shirts Iron Maiden ou Motorhead, cretes, piercing et tatouages. Autant vous dire que je passais pour une barbie !

Bon je vous laisse, il y a Barrack Obama qui arrive dans une demi heure, je vais aller voir si je peux chiner un scandale !

Valparaiso la colorée, et Pomaire la terre cuitée !

21 Mar

A Valparaiso, j’ai appris qu’on pouvait avoir une queue de rat, aimer le foot et être sympa – en étant accueillie en CS par Michel, un étudiant, et ses 2 collocs Reno et Jaime. L’avantage du couch surfing chez les étudiants, c’est que pendant la semaine, ils ont du temps libre pour me faire visiter la ville.

Valparaiso, a moins de 2 heures au Nord de Santiago, est une petite ville portuaire, bordée par des collines qui entoure la baie, en formant une sorte d’amphithéâtre coloré.
Il fut un temps ou c’était le premier port du continent. Le quartier du port est réputé pour être malfamé de nuit, comme si des pirates y trainaient encore leur guêtres. Les maisons y sont d’ailleurs plutôt délabrées, certaines ont même des arbres qui poussent depuis l’intérieur et sortent par les fenêtres, et l’un des deux marchés principal s’est presque écroulé lors du tremblement de terre de février 2010.
Dans les rues, des trolleys bus électriques qui doivent dater des années 70 circulent encore au milieu des « micros », les petits bus plus modernes.Les collines qui entourent la baie sont pleines de petites maisons multicolores, qui rappellent un peu les favelas du Brésil, mais qui ne sont apparemment pas aussi pauvres, d’après Reno et Michel.

Depuis le bas de la ville, on peut monter sur les collines grâce a plusieurs ascenseurs très anciens (dont plusieurs ne fonctionnent pas, en attente de fonds pour leurs rénovations) : un petit wagon en bois, qui vous remonte la super pente en 2/2 pour 0,40 euros. Ça ou l’effort, le choix est vite fait. Vivement qu’on ait un ascenseur a la cote des basques et je prendrai une carte d’abonnement avec option bagages !

Le premier jour, mes hôtes m’ont emmenée sur le cerro Artilleria, un quartier historique avec un superbe belvédère sur la ville et le port. Au sommet, un type était entrain de prêcher – d’une manière assez agressive- avec un bigophone pour apporter la bonne parole aux habitants des maisons presque en ruines qui vivaient en contrebas. Quand vous n’allez pas a l’église, c’est l’église qui vient a vous mes frères !

On est ensuite redescendus au centre ville par des petits escaliers sinueux (qui sentaient le caca de chat), de temps en temps colorés par quelques murs de jolis graffitis.

 

Le lendemain, on a déjeuné au marché central, ou j’ai gouté un plat typique le « ceviche » – bien que ce soit d’origine Péruvienne- un plat a base de poisson cru mariné dans du jus de citron et du coriandre, mm délicieux !

Ensuite, on est montés – en ascenseur héhé- sur les cerro Concepcion et Alegre, des quartiers très pittoresques de maisons fleuris et surtout très colorées. On en a profité pour visiter la maison de Lukas, un dessinateur célèbre qui faisait des caricatures humoristiques, un peu dans le style de Sempé. J’ai mis quelques photos sur Picasa.

Vendredi, je suis allée toute seule (bah oui parce que les étudiants n’avaient plus d’argent) visiter la maison de Pablo Neruda, un ancien consul, mais surtout célèbre poète Chilien. L’une de ses maisons se trouve sur les hauteurs de Valparaiso, avec des vitres tellement grandes qu’on a une vue a couper le souffle sur toute la ville et le port.
J’ai eu un peu de mal a comprendre ses poèmes en espagnol, mais on sent quand même que pour un consul, c’était un type assez loufoque. Il collectionnait un peu tout et n’importe quoi, trouvait que l’eau avait un meilleur goût dans les verres de couleurs, et donnait des noms a chacun de ses objets. Il adorait les objets marins, et dans son bureau il y avait une superbe carte de l’Amérique du XVIIIe siècle, avec des commentaires en français tout autour, assez racistes sur les péruviens et les chiliens. Intéressant …

Dimanche, Jorge, mon nouvel hote de CS de Santiago m’a emmenée avec quelques amis visiter la ville de Pomaire, a 70km de Santiago, une ville spécialisé dans la poterie. La encore, le terremoto n’avait laissé que des miettes l’annee précédente..
J’ai participé a un atelier « éducatif » pour essayer de faire des objets en poterie, et oh, révélation, je crois que je ne suis pas du tout du tout une artiste !
Ensuite on a fait le tour des boutiques – ultra touristique – vraiment pas cher (surtout si on compare avec Henriot), mais pas pour moi. Qu’est-ce que je vais faire d’un plat a purée ou d’une statue de Hello Kitty dans mon backpack ? Il y avait beaucoup de figurines Disney en terre cuite peintes – si vous voulez mon avis : le musée des horreurs….

Valparaiso

Santiago de Chile, Catchai ??

19 Mar

Après une nuit très courte dans le bus depuis Mendoza et le douloureux passage a la frontière a 3h du matin, ou on fait 20 minutes de queue pour « sortir d’Argentine », puis 20 minutes pour « entrer au Chili » – le douanier m’a collé le tampon par dessus celui du Mexique « et ma collection de tampons alors? »je l’aurais étranglé… – puis encore 20 minutes pour scanner tous nos bagages, jeter les fruits etc… le tout au milieu de la cordillère des Andes, avec une température extérieure de 5 degrés, emmitouflée dans mon sac de couchage… pffiou ! Après tout ca, je suis enfin arrivée a Santiago de Chile, jeudi dernier, vers 6h du matin.

Comme il faisait encore nuit et que j’étais encore en mode ultra parano depuis mon incident-au-pot-de-peinture de Buenos Aires, j’ai marché en me retournant toutes les 30 secondes. J’ai même eu l’impression qu’un type me suivait, alors je n’ai pas arrêté de faire des demi tours, de m’arrêter, puis j’ai fini par demander la route a quelqu’un qui marchait dans la même direction que moi. Je lui ai demandé « vous pouvez m’accompagner? j’ai l’impression qu’on me suit ». Visiblement les chiliens ne comprennent pas l’espagnol de Nath-Nath, au passage piéton suivant il m’a dit « que le vaya bien », une expression chilienne qui veut dire « porte toi bien, a + » et il m’a lâchée.

Les chiliens ont la réputation d’avoir un espagnol incompréhensible, et c’est vrai qu’ils parlent super vite. C’est un peu du « blabla bla blabalo, balolololobatuopo catchai ?Loaloalalmono dadotelo popototo dada catchai ? Tutloero catchai? » – en gros c’est du « $%%(*lkhkjb*&&%$# tu piges ? »- euh « no! ».

Heureusement, j’ai réussi a arriver a l’auberge sans pot de peinture ni agression, en serrant bien fort mon sifflet-boussole-thermometre-loupe Quechua, pour siffler l’état d’urgence au cas ou. Quoique, je suis sure que je peux crier encore plus fort.

Le premier jour, j’ai retrouve Bojan, un ami de mon copain Audouin (qui avait étudié au Chili). Il m’a confirme que le Chili est un pays assez sur, surement le plus sur d’Amérique latine et qu’a part me balader toute seule la nuit dans le quartier, il n’y avait rien a craindre. Ouf !

Mon auberge grouillait de brésiliens. Ils sont sympas, mais qu’est-ce qu’ils parlent fort ! J’avais déjà eu cette sensation au Brésil, quand je m’étais retrouvée au milieu de Carlos et ses copains, mais la c’est confirmé. Les brésiliens en groupe ne parlent pas – ils hurlent. Pire encore, la musique de l’auberge – entrecoupée de pubs et de grésillements car c’était la radio- était elle aussi super forte. On est en Chine ou quoi ? Qu’est-ce qu’ils ont tous a vouloir faire du bruit ? Bref, ambiance pas très relax, mais lit super confortable !

Vendredi, des brésiliens m’ont proposé de me joindre a eux pour faire un petit tour. On est allés a la feria (=marche d’artisanat) de Santa Lucia, ou on peut trouver des bijoux en Lapis Lazuli (pierre bleue avec des paillettes d’or qu’on ne trouve qu’au Chili et en Afghanistan, bizarre non ?), des flutes de pan, des pulls en poils de lamas.. c’est vrai qu’on est au pied des Andes !
On peut même voir la cordillère depuis le centre ville de Santiago, grâce aux vues panoramiques du Cerro Santa Lucia.

Même chose au Cerro San Cristobal, sur lequel on peut monter grâce a un petit train antique avec des wagons en bois, que les tremblements de terre n’ont pas encore complètement detruit. En fin de journée, il y a une vue superbe sur les lumières de la ville, et on aperçoit le plus haut immeuble d’Amérique du Sud, qui va bientôt se faire rattraper par une autre tour en construction dans le même quartier – celui des affaires bien entendu.

Vendredi, c’était aussi bien sur le jour du grand terremoto japonais. L’alerte au Tsunami a été prise très au sérieux par les autorités chiliennes, et les évènements ont ravivés d’horribles souvenirs de l’année passée. L’ile de Pâques, qui était particulièrement concernée par l’alerte au Tsunami a évacué tous les habitants sur l’aéroport qui se trouve en hauteur. Et la je me suis dis tiens tiens tiens, l’Ile de Pâques…On ne peut y aller que depuis Tahiti ou Santiago (5h d’avion), et certains mois, du Pérou. J’ai regardé les billets, et la saison basse commençait le 14 mars, perfecto ! Pour la modique somme de 340 euros, je me suis offert un aller-retour pour le bout du monde(oui je sais, encore un…) a partir du 23 mars! Me allegro !! Comme on dit au Chili pour dire que c’est trop cool : Que vacan !

Vendredi soir je suis allée a une soirée de Couch Surfing, ca faisait longtemps que je ne m’étais remise dans ce petit monde. On m’a dit que je ne pouvais pas amener trop de monde car c’était petit. Tu parles ! La terrasse énorme sur le toit d’un immeuble, avec piscine et DJ ! On m’a dit aussi de venir a 20h. Je trouvais ca super tôt, mais je suis quand même venue a 21h30. Et bien sur il n’y avait personne. On ne peut jamais jauger la valeur de la ponctualité d’une nouvelle culture, sans se faire prendre une fois ou deux !

Samedi, j’ai rencontré un autre couch surfeur, Cristian. Avant qu’il ne me fasse une super visite guidée du centre ville, on s’est rejoints dans un centre culturel pour voir une exposition de photos du photographe hollandais Koen Wessing sur le coup d’état de Pinochet de 1973. Une excellente introduction a l’histoire du pays. Moi qui n’y connaissait rien, j’ai trouvé ca fascinant!

Cristian et son amie, Paulina, m’ont raconté l’histoire de leurs parents et grands parents a ce moment la.  Le père de Paulina a été mis en prison car il était de gauche, et sa mère a passé des mois a le chercher en voyageant dans tout le Chili avec sa famille.

Le soir, j’ai diné chez un autre couch surfeur, Jorge, dont le père avait été ramassé dans la rue par des militaires. Sans rien lui demander, il l’ont fait monter a l’arrière d’un camion, par dessus une pile de corps – morts – et l’ont mis « en prison » pendant 4 jours, dans le stade national de Santiago, car les prisons étaient déjà pleines a craquer.

La mère et la grand mère de Pancho, encore un autre couch surfeur qui m’a hébergée par la suite, avaient une petite épicerie. Les gens étaient tellement en manque de nourriture qu’ils les ont terrorisées, en essayant a plusieurs reprises de casser la vitrine pour vandaliser la boutique.

Pendant des mois, les rivières grouillaient de corps flottants des opposants a la dictature de Pinochet. Au cimetière général de Santiago – un endroit horrible ou les tombes sont empilées en plein air et ressemblent a des HLMs – on peut voir le mur des « desaparecidos », la liste des quelques milliers de gens qui ont été assassinés pendant la dictature dont on a pu retrouver le corps. C’est impressionnant. Parmi eux, le cousin d’une petite mamie que j’ai rencontré dans le cimetière. Elle est venue vers moi pour me dire que ce n’était pas très « seguro » a cette heure la, et comme il ne fallait pas que je reste seule, elle est restée avec moi pour me protéger, du haut de ses 1,50m. Que cariña ! En plein milieu du mur, il est écrit le nom de l’ancien président Salvador Allende, qui s’est suicidé a la Moneda (leur Élysée) le jour du coup d’état, après avoir déclaré a la radio « ils ne m’auront pas vivant !». Il est perçu comme un héros national pour son militantisme, mais je trouve que son dernier geste était plutôt celui d’un lâche.

Enfin, c’est un débat politique qui appartient désormais au passé, puisque le pays est redevenu une démocratie en 1989. D’abord avec un gouvernement de gauche, jusqu’à l’année derniere ou  Sebastian Pinera, qui est, d’apres ce qu’on m’a dit, « un idiota de derecha »  – qui fait trop d’UV en tout cas – a ete elu.

Santiago de Chile

Best of Argentina

15 Mar

Bouffe, transport, langue, pays voisins et annecdotes, voici ce que je ne vous ai pas encore dit sur l’Argentine.

Encore une fois, je ne peux pas me passer de vous parler des transports de ce grand pays.

Avion : Je ferai court sur l’avion : Aerolineas Argentinas, c’est de la m…, des sièges rikikis, les bagages de l’avion entier oubliés, une heure d’attente au bureau des réclamations pour obtenir 3 lettres sur un post it, des réservations annulées sans raisons (ou presque)… Au moment de râler, d’un seul coup les gens ne parlent plus anglais.
Bref, pas recommandables… Et pourtant ils sont presque inévitables car c’est la compagnie la moins chère et qui assurent le plus de liaisons dans le pays. Faut savoir ce qu’on veut.

Les bus longue distance : et je peux vous en parler car j’ai fait plus de 100 heures de bus en Argentine. Il y a de tout, mais en général le standard est beaucoup plus élevé que dans les autres pays. A va de la classe semi-cama, avec des sièges classiques inclinables avec un repose-molets inclinables lui aussi, du café gratuit et des biscuits argentins « Alfajores » – véritables étouffe chrétiens – au bus cama-suite avec des sièges en cuir hyper larges et beaucoup plus inclinables, champagne et couverture polaire, la business class des autocars.
Ceux la sont bien sur beaucoup plus chers et il faut compter en moyenne 70 euros pour 20heures de bus semi-cama contre 120 euros pour le cama-suite. Nous n’avons pas tous les même valeurs. D’ailleurs, en parlant de valeurs, les miennes ont beaucoup chuté en Argentine et depuis que Nico est parti, je suis redescendue en classe semi-cama. Arggghh !
Il existe aussi une classe intermédiaire appelée cama, et je ne sais pas pourquoi mais dans ces bus la, souvent, on n’a pas le droit de faire caca. De toutes façons vu comme c’est sale et comme ca secoue, ce serait un vrai challenge. Amis voyageurs, prenez vos précautions !
Tous les bus argentins ont des petites lumières au plafond pour lire… mais si tu es assis coté couloir, il faudra lire sur l’accoudoir du milieu, voire sur ton voisin qui se trouve coté fenêtre. Elles sont toujours mal orientées, mais au moins, ca rapproche !
Il passent aussi des films, mais tellement nuls parfois (quand le son marche) que j’aurais presque préféré voyager dans le coffre.

Pour les gourmands, la viande a la parilla est immanquable, quand ils ne la font pas trop cuire – on n’a pas perdu nos gouts européens non plus ! Des steaks énormes au barbecue au feu de bois, un délice. Pourtant, ca manque de poivre. Les argentins (comme les uruguayens) ne sont pas amateurs de piquant. On a d’ailleurs rencontré un indien qui en souffrait beaucoup, et ne sortait jamais sans sa bouteille de ketchup épicé, faute de mieux. La pauvre, il avait besoin de transpirer un peu !
Il y a quand même la sauce parilla, le Chimichurri, un vrai délice pour accompagner la viande, ou même a l’apéro avec du pain.
Voici la recette (d’un ami uruguayen – j’avoue) pour une petite bouteille: couper en tout petits morceaux, minis, chiquititos  : 1 oignon + ½ poivron + 1 botte de persil + 2 ou 3 gousses d’ail, laisser mariner le tout dans de l’huile d’olive. Delicioso !
Les argentins rajoutent parfois des herbes plus parfumées comme -je crois- du thym ou du romarin, ou des épines de sapins, je ne sais pas trop, mais pas non plus l’intégrale des herbes de Provence.

Les gens sont assez chaleureux (et même les voleurs dis donc ! Souvenez vous, la gentille femme enceinte qui m’a aidée a me nettoyer la peinture), et les médecins te font la bise pour te dire bonjour et au revoir ! Bah ca alors ! Comment faire passer les maladies !

Coté communication, je suis très fière d’avoir atteint mon but ultime : être meilleure que Nicho en espagnol. Oui parce que Monsieur a appris l’espagnol il y a longtemps, mais a étudié en Italie depuis.  Et tout ca, ca donne … de l’itagnol ! Obligée de traduire tout ce qu’il dit, pfff, je vous jure ! ^^

Question géopolitique, c’est difficile de savoir qui sont est le plus grand ennemi de l’Argentine. Quand j’étais au Brésil, j’avais l’impression que c’était leur grand concurrent. Même chose en Uruguay. En fait, j’ai l’impression que les pays voisins ont un complexe d’infériorité par rapport aux argentins, et les portenos (habitants de Buenos Aires) ont la réputation d’être super arrogants. Il y a aussi quelques tensions avec le Chili.
Dans les années 70, les chiliens ont réclamé la redéfinition des frontières du canal de Beagle, a propos de la possession de certaines iles (près d’Ushuaia) ce qui a bien failli provoquer une guerre entre les deux pays. Depuis, les argentins ont une blague courante pour décrire une situation risquée : «  dangereuse comme des chiliens qui tracent une carte ». Si tu ne connais pas l’histoire, impossible de comprendre !

On a trouvé aussi que les villes argentines ne sont pas très belles. C’est vrai que certains bâtiments de Buenos Aires ont des cotés parisiens, moulées de belle architecture européenne, mais les rues et les trottoirs restent très étroits, sales et bruyant. Un peu comme a Montevideo, on a du mal a trancher, a dire si c’est beau ou si c’est moche car il y a un peu de tout a la fois. Les autres villes ou on s’est arrêtés, Ushuaia, El Calafate, Puerto Madryn, Bariloche n’avaient pas grand intérêt non plus, a part leur proximité avec d’importants sites touristiques. Celle que j’ai vraiment aimée par contre c’est Mendoza. Même si les tremblements de terre n’ont pas laissé beaucoup de vestiges coloniaux, c’est une ville très agréable, avec des grands trottoirs propres, des arbres et des petits cafés, Charmant et beaucoup plus clame que la capitale.

 

Pour finir, laissez moi vous conter la légende du gauchito Gil, le : Antonio Gil était un paysan qui fut recruté par le parti libéral pour combattre lors d’une guerre civile au XIXe siècle. Mais il déserta et fut rattrapé, et condamné a mort. Dans un dernier souffle, il dit a son bourreau de prier en son nom pour sauver la vie de son fils (celui du bourreau). Le bourreau le tua quand même, puis en rentrant chez lui, il apprit que son fils était très malade, et pria au nom du Gauchito Gil et le fils guérît. Le bourreau construisit alors un sanctuaire en l’honneur du gauchito, et la légende se répandit.
Depuis, a travers toute l’argentine, on voit souvent des sanctuaires au bord des routes, avec des petits drapeaux rouges qui volent au vent (c’est le foulard que portent les gauchos, j’imagine). Les chauffeurs de bus ou de camion qui passent devant klaxonnent pour demander au Gauchito Gil de les protéger sur la route.

La route des vins a Mendoza, des aventures en plein air

11 Mar

Dernière étape de mon séjour argentin : Mendoza. Mondialement connue pour ses vignobles, la route des vins des environs de Mendoza est une étape obligatoire.

Je ne vais surement rien vous apprendre, mais comme je n’y connaissais rien – la honte pour une française – j’ai posé plein de question histoire de mettre fin a mon ignorance viticole.

En route pour Maipu, a quelques kilomètres a l’Ouest de Mendoza. On a d’abord visité une première « bodega », un vignoble dans d’un style fermier ancien, de production organique. Au loin, derrière les champs de vignes, se dessinent les monts de neige éternelle de la Cordillère des Andes.

La guide nous a expliqué, dans un anglais qu’il fallait souvent déchiffrer, comment les raisins étaient d’abord passés dans la moulinette géante – qui remplace les pieds des bonnes femmes romaines- pour séparer les peau, les pépins, et la pulpe.

Ensuite le vin passe quelques mois dans des cuves de béton peintes a l’expoxy (intéressant de voir que tout ce qu’on peut faire de l’epoxy!), et les « jeunes » vins sont ensuite directement mis en bouteilles avec un bouchon en plastique. Moi qui croyais que ca voulait vin de merde….quoique est-ce qu’un jeune vin n’est pas par définition moins bon qu’un vieux vin ? Je n’ai pas osé pose la question.

Ceux qui sont destinés a vieillir, comme par exemple le Malbec, sont mis en barriques encore plusieurs mois, avant d’être embouteillés avec des bouchons en liège. 70% sont des barriques en chênes français – s’il vous plait- et 30% des États Unis, parce qu’ils donnent des arômes aux vins que ne pourraient pas donner les chênes argentins. Et ouais !

Ensuite, on a fait la route en vélo pour se rendre aux bodegas suivantes.

A la deuxième Bodega, j’ai aussi appris que la couleur du vin rouge et du rosé vient de la macération, plus ou moins longue, du jus avec la peau du raisin rouge. Donc on peut faire du vin blanc avec du raisin rouge, et d’ailleurs il existe du vin blanc « Pinot Noir ». Bah ca alors ! J’étais vraiment a coté de la plaque, il était temps que je la fasse cette route des vins !

Les deux dernières bodegas étaient ultra modernes, rien a voir avec des châteaux français ou l’aspect fermier de la première. La c’était plutôt du genre : expo de peintures dans l’entrée, cuves en acier stainless, et salon lounge ultra chic pour la dégustation – pas toujours fameuse d’ailleurs, mais souvent assez radine sur la quantité.

En tout cas, même si la visite commençait un peu trop tôt (10h du matin) et que ca nous est vite monté a la tête – avec les 20 minutes de vélo au soleil entre chaque vignoble – c’était un grand moment de culture, dont je ne suis pas très fière, mais au moins j’ai beaucoup appris !

Le lendemain, j’ai fait une excursion sur la précordillère des Andes. D’abord 1 heure ou 2 de trekking – plutôt deux heures a cause de la chochotte aux faux seins qui est venue faire la rando en nuisette avec des barrettes de petits nœuds Disney dans les cheveux – un chemin parfumé de buissons de thym et épicé de cactus, si vous voyez ce que je veux dire…

Puis, pour redescendre nous avons fait 3 descente en rappel : 12 mètres, puis 7, puis 40 !

J’appréhendais un peu, parce que Nicho et moi avions vu le film d’ escalade «Traque au sommet» de Silvester Stalone dans un bus en Patagonie, et le film commençait avec un fille qui tombait dans le vide a cause de son baudrier qui avait craqué. Pas rassurant tout ca. Heureusement, les 3 descentes en rappel étaient contre la falaise, et non pas dans ni au dessus du vide comme je me l’étais imaginé. En gros, trop fastoche et même pas peur !

Après tous ces efforts, nous avons passé l’après midi aux sources thermales de Cacheuta. Au pied de la montagne, en plein air, différents bassins ont été aménagés pour se baigner dans des eaux thermales de toutes températures, histoire de faire bronzette, de se rafraichir, puis de se réchauffer sous la cascade a 40 degrés, puis de refaire bronzette etc etc . Il y avait même un toboggan, je suis retombée en enfance, pleine d’adrénaline. Un genre de Center Park naturel, plein de soleil, de montagne et d’eau plein de vertus. Mmmmmm ! Que du bonheur !

Mendoza : la route des vins et des Andes

Le ladron et la peinture blanche, le piège des voleurs de San Telmo

8 Mar

 

Bricoles, anecdotes, heureuses rencontres (et d’autres un peu moins) : tout ce qui peut vous arriver en 3 jours a Buenos Aires

  • Croiser un serpent en plein centre ville :  Enfin, pour être plus précise, dans la réserve naturelle tout près du centre ville : une cinquantaine de cm et une langue bien fourchue!  Malgré les tremblements de ce trouillard de Nicho, je m’en suis approchée pour faire des photos. Pas de morsures heureusement, mais on essaye toujours de mettre un nom dessus… des experts?

  • Voir des faux-gros-seins-Wonderbras des serveuses du Hooters (moi aussi je peux le faire si je veux!)

La fameuse chaine américaine s’est installée a Puerto Madero (mais non non Nicho n’a pas regardé, hein Nicho?), en face du pont des Mujeres, un pont dont la partie centrale se décroche et pivote latéralement pour faire passer les bateaux.

  • Retrouver un ancien camarade de promo, et faire une small world expérience

Après le départ de mon chéri chéri, j’ai retrouvé Florian, un ancien esscaien de ma promo qui vit a Buenos Aires. Après avoir bu quelques bières ensemble dans l’après midi, nous sommes allés a une soirée. Quand j’ai ouvert la porte a deux types qui avaient frappé et que je me suis présentée, l’un d’entre eux, Juan, me dit mon nom de famille. J’étais bluffée, comment tu sais ? En fait un ami en commun nous avait mis en relation il y a quelques semaines, je devais aller a Iguazu avec Juan et puis ca ne s’était pas fait. Au final, on se sera quand même rencontré et il paraît que je ressemble comme une goutte d’eau a ma photo de profil facebook ! Ha!

  • Essayer de trouver le voleur de bouffe de l’auberge

Cela faisait plusieurs fois que de la nourriture disparaissait dans le frigo de l’auberge. Une tomate par ci, un yaourt par la, un ognon , etc… Et puis quand ca a été le tour de mon reste de riz cantonnais du restau je n’étais vraiment pas contente !! Le soir même, j’ai vu un type qui buvait du jus d’orange, alors bien sur j’ai pense que ca pouvait etre MON jus d’orange, car je n’en n’avais pas vu d’autres dans le frigo. Alors j’ai décidé d’en avoir le cœur net : quand il a eu le dos tourne, j’ai bu un peu de son jus d’orange pour gouter si c’était le mien. Pppfffouit ! J’ai failli tout recracher, c’était un rhum orange 3/4 rhum et 1/4 orange. Beurk ! Ça m’apprendra a mener l’enquête !

  • Se faire voler ses sacs en plein jour a cause d’un pot de peinture

J’explique. Je marchais avec tout mes sacs entre l’auberge et la station de métro, il devait être midi et demi. Après avoir fait deux ou trois cuadras, j’ai senti quelque chose de mouillé derrière ma cuisse. J’ai d’abord cru que c’était une crotte de pigeon, puis non, c’était de la peinture fraiche. J’ai levé la tête, mais pas de peintre au balcon, qu’une maison avec des volets fermés, et personne sur le toit. De la peinture qui tombe du ciel ! Bon…

Une femme enceinte très gentille s’est approchée, m’a donné un mouchoir, et m’a aidé a me nettoyer. Puis elle m’a dit que j’en avais plein sur la mochilla (le sac a dos) et m’a aidée a poser d’abord mes deux sacs a main contre une porte, puis mon gros sac a dos par terre, contre le mur un peu plus a gauche. Elle s’est accroupie avec moi pour nettoyer. Une autre bonne femme, typée péruvienne de la cinquantaine avec les cheveux décolorés et trop de maquillage est arrivée a gauche, et s’en est mêlée aussi. « Regarde il y en a encore ici, et puis la » disait-elle en pointant du doigt les endroits ou il restait de la peinture. C’est vrai que j’en avais reçu un bon paquet !

En même temps, j’ai pensé qu’il vaudrait mieux que je remette mes deux sacs a main sur moi, au cas ou quelqu’un arrive et reparte en courant avec. Et au moment même ou je me suis levée pour contourner la femme enceinte, qu’est-ce que je vois ? Un type en train d’attraper mes sacs sur la pointe des pieds. Je lui ai gueulé dessus « hey hey hey, que haces ? » et oh bonheur, j’ai pu récupérer mes sacs sans qu’il ne se défende.

Il a ensuite changé de trottoir et s’est mis a marcher vite, mais sans courir. Quand le mot m’est revenu je l’ai traité de « ladron » en hurlant dans la rue et en le montrant du doigt, il s’est retourné, puis au coin de rue suivant je l’ai vu partir en courant.
En me repassant la scène un millier de fois dans la tête, je me suis dit que la peinture, les deux femmes etc.. tout ca était surement un coup monté qui aurait pu me couter mon passeport, mon argent, ma carte bleue, mon ordinateur, mon appareil photo etc… TOUT ! J’ai d’ailleurs appris depuis que des attaques similaires a la moutarde ont déjà fait de nombreuses victimes parmi les touristes de ce quartier. J’aurais bien aimé qu’on me le dise avant !

Au final plus de peur que de mal, et je me félicite d’avoir eu la présence d’esprit de retourner vers mon sac a main, mais ca m’a beaucoup refroidi et j’en reste encore bouleversée !

  • Manger un choripan en regardant une murga :

Après le petit incident, je suis allée déjeuner chez le cousin de ma copine Marion, qui vit a Buenos Aires avec sa femme Maria et leurs deux enfants. J’ai eu droit a de l’asado a la parilla (miam !), une petite visite-shopping dans le quartier chinois et enfin nous sommes allées voir une murga. Ceux qui ont suivi mon blog se souviendront de ce qu’est une murga, puisque j’en avais vu en Uruguay. En ce moment c’est le carnaval au Brésil, en Uruguay, mais aussi en Argentine. La présidente d’Argentine a d’ailleurs reinstitué deux jours fériés pour l’occasion, qui avaient été supprimés il y a 35 ans par la dictature.

La murga, c’est une série de spectacles-défilés avec danses, costumes, chansons et sketchs burlesques sur des thèmes d’actualités. Bon encore une fois je n’ai pas tout compris mais c’était sympa quand même. J’ai aussi gouté le choripan, un sandwich avec une saucisse chaude appelée chorizo (pas le même qu’en Espagne) et du pain ! Comme disait Damien, il n’y a pas plus typique que de manger un choripan devant une murga. Check !

Et maintenant, je pars faire la route des vins en vélo a Mendoza avant d’attaquer le pays numéro 10 : le Chili !

Lacs, montagnes et refuge, descansando en Bariloche

6 Mar

Pour en finir avec la Patagonie, nous sommes allés nous reposer au Refugio de la Cordillera, un petit chalet en bois super mignon, a quelques kilomètres du centre de San Carlos de Bariloche.

Considérée comme l’une des premières villes principales au Nord de la Patagonie, Bariloche est aussi une station de ski huppée pendant l’hiver.

En ce moment, c’est donc la montagne en été, et les touristes ne s’en privent pas !

Le Refugio de la Cordillera, notre auberge, est un chalet en bois avec des chambres super cosy et un gérant très sympa qui joue de la percussion tous les soirs, sur des airs de Bossa Nova.

Après avoir fait des heures et des heures de bus a travers la Patagonie, nous avons décidé de nous poser la quelques jours avant le départ de Nicho de Buenos Aires.

Le premier jour, nous sommes allés au Cerro Campanario, a 1km de l’auberge. Comme on est a la campagne (comme le nom du pic l’indique), les routes n’ont pas de trottoir, on a marché sur le bord en terre. Comme il n’avait pas plu depuis des jours, le terre était devenue du sable, et a chaque pas et chaque voiture ou bus qui passait, on se retrouvait couverts de poussière.

Pour monter au somment du Cerro Campanario, on si on ne veut pas prendre le télésiège (40 pesos A/R), on peut fait une petite marche bien abrupte pendant 30 minutes. Ça grimpe sec et ca glisse pas mal, car la aussi c’est sable poussière ! Enfin, on arrive jusqu’à un sommet 360 degrés, qui donne une vue superbe sur le lac Nahuel Huapi entres autres, et plusieurs sommets de la Cordillère des Andes. Je viens d’ailleurs de lire sur un blog que ce pic a déjà fait partie du TOP 10 des « Best views in the world » par le National Geographic. Pas mal en effet !

L’une des activités principales du coin c’est de faire le Circuito Chico, un tour de 25 km en vélo, a travers les bois, au bord des lacs et qui finit dans une brasserie locale qui fait des dégustations de bières gratuites. Mais comme mon casse-cou de novio chéri n’a pas encore récupéré complètement l’usage de son bras gauche, le vélo – et d’ailleurs le cheval aussi – ont du être écartés. Pas de dégustation pour Nicho – fallait choisir mon graagje : le skate ou la bière !

A la place, nous avons pris un bus jusqu’à l’Hôtel Llao Llao, a la fin de la route, un hôtel de luxe presque considéré comme une œuvre d’art. On a voulu y faire un tour pour voir et prendre un café, et on s’est fait jetés parce qu’il fallait appeler a l’avance pour prendre un coca!?? En même temps qu’on se faisait rembarrer, des bus de touristes entier arrivaient pour visiter l’hôtel. On a eu le droit de faire un tour du le parking (merci !) ou effectivement l’herbe est très bien coupée. Pour ce qui est de l’hôtel vu de l’extérieur – mmouais – il n’arrive pas a la cheville de l’Hôtel du Palais de Biarritz. Nous on pense que c’est juste des snobs !

Depuis cet endroit, on a fait une petite marche (une partie du Circuito Chico suscité) sur le sendero Villa Tacul, dans une foret de bambous. Ils étaient tellement penchés qu’on avait l’impression de marcher dans un tunnel de bambous et il fallait souvent se baisser. A la fin de la marche, après avoir grimpé un autre sommet, nous sommes arrivés sur une petite plage ou les familles du coin passaient leur dimanche : barbecue pour certains, baignades dans le lac et enfants qui crient pour d’autres, et bien sur maté pour tous ! De notre coté, on avait amené notre petit picnic, et on s’est fait harceler par les guêpes qui d’ailleurs semblaient ne s’intéresser qu’a nous. On en est arrivés a se demander si boire du maté ne serait pas un remède anti-guêpes !

Après une journée de repos, a lire a l’ombre dans le jardin de l’auberge, nous avons loué une voiture avec un couple argentin de l’auberge pour rouler nos bosses sur la fameuse route des 7 lacs, entre San Carlos de Bariloche et San Martin de los Andes a 200 km au Nord. On s’est fait arrêtés par une policière sur la route qui nous a tout simplement grogné « luces  !». Ici, il faut rouler avec les phares allumés, même en plein soleil. Oui oui Madame ! Et on est repartis. On a fait un premier stop a Villa Angostura, un petit village de montagne « picture perfect » au bord du lac Nahuel Huapi, de l’autre coté de Bariloche. On s’est arrêtés prendre un café au bord de l’eau, pour que les Argentins puissent remplir leur thermos pour le maté, et faire des perfect pictures sur un ponton au dessus du lac, qui faisait très « sitting on the dock of a bay… ».

A partir de la, j’ai repris le volant. 7 mois sans conduire, mais – oh surprise – je me souviens encore ou sont les pédales !

Un peu plus loin, la route goudronnée et nous avons du circuler sur des cailloux – dans notre petite polo de location, pas 4X4 pour un sous – pendant au moins 150 km. On a traversé de superbes paysages, bordés de lacs de toute les couleurs, y compris le lac d’eau cristalline ou Nico a eu le courage de se baigner le midi, et le lac Machonico (en attendant de voir le Machupichu!!).

Arrivés a San Martin de los Andes, Fernando, du couple argentin qui faisait la route avec nous, a reçu un coup de fil pour dire que sa mère venait de décéder. Elle était malade depuis longtemps, mais ca n’empêchait pas qu’on était triste pour lui, et que ca devait être un peu gênant de se retrouver coincé dans une voiture avec des étrangers au moment ou il apprit ca.

On est rentrés sur Bariloche en prenant une autre route, toute aussi caillouteuse, a travers ce que les argentins appellent « El valle encantado » (prononcez vaché pas vallée), la vallée enchantée. Les falaises prennent des formes rigolotes dans lesquelles on peut imaginer des tas de choses, Alice au Pays des merveilles a du passer par la avec ses champignons magiques…On en a pris plein les yeux, quand on n’était pas entrain de conduire, car la il fallait bien se concentrer pour ne pas envoyer un rocher dans le moteur.

Pour rentrer sur Buenos Aires, on a tenté les bus de luxe, appelés Tutto Letto ou bien Cama Suite, une spécialité argentine ! Pour 120 euros, on a fait 20 heures de route en bus première classe (en comparaison, un vol nous aurait coute un peu moins de 200 euros, mais on voulait tester ce type de bus !). Un stewart nous a apportes des cookies, du thé, un gouter avec des croissants. Puis le soir, après le diner : du champagne (so they said) ! Et le top du top, des sièges super grands et confortables, qui s’allongent complètement avec aussi un repose pied a l’horizontal. On a dormi comme des bébés ! A tester pour ceux qui viennent un jour en Argentine !

Bariloche

Bestioles de patagonie

3 Mar

Après les émotions du glacier Perito Moreno, nous sommes partis sur la cote Atlantique de la Patagonie, a Puerto Madryn.

Anciennement colonisée par les gallois, c’est encore une petite ville touristique, sans grand intérêt, si ce n’est sa proximité avec deux sites naturels protégés : la péninsule de Valdes au Nord, et Punta Tombo au Sud, une réserve qui accueille un million de pingouins. On peut aussi y faire de la plongée avec des loups de mer et autres types de phoques, mais a 100 euros la plongée en eau froide et trouble, on s’en est passé.

A cause du prix des excursions, nous avons choisi de ne voir que la Péninsule de Valdes car la route permet de voir de superbes paysages patagoniens, et une faune plus riche en diversité, que le million de pingouins de Punta Tombo.

Deux heures de route a travers les paysages d’herbes jaunes et sèches une fois de plus, avec au passage des renards, des autruches, des peludos (sortes de tatous, ou armardillos) et des lamas locaux appelés Guanacos (qui peuvent aussi boire de l’eau salée).

La péninsule a la forme d’une presqu’ile, avec un passage entoure de mer au Nord et au Sud. A cet endroit, le phénomène de marrée est très étrange. Lorsque la marrée monte, elle arrive par le Sud, puis elle se vide et contourne la péninsule, et lorsque la mer est basse au Sud, elle est alors haute au Nord. On n’avait jamais vu ca !

Le premier stop de la journée était a l’entrée de la péninsule, au centre d’accueil des visiteurs – qui au passage prennent 20 euros de taxes par personne, quel accueil !

Puis, on s’est arrêtés pour la pause déjeuner a Puerto Piramides, ou une partie du groupe est allé faire une excursion en bateau pour voir des lions de mer, et Nico et moi sommes restés pic-niquer a la plage. Le chéri chéri – qui n’avait pensé a mettre de la crème que sur sa cicatrice du coude- a cuit comme un steak a la parilla, et ses bras et son cou sont devenus vanille-fraise. Un vrai touriste !Les bateaux sont mis a l’eau par un tracteur (qui sait presque nager, a voir comme il va loin) car il n’y a pas de pontons. Il faut vraiment voir ca, quelle dextérité !

Au stop suivant, le bus s’est arrêté en haut d’une petite falaise qui sert de repère a quelques pingouins. Hauts comme 3 pommes, ils marchent comme s’ils avaient des chaussures avec les lacets des deux pieds accrochés ensemble, c’est trop marrant. Certains s’étaient tapis a l’ombre dans des terriers de la falaise, pour faire des petites siestes tranquillement, tandis que la grande partie de la colonie se trainait le derrière sur la plage en contrebas, ou dans l’eau.

Encore un peu plus loin, nous nous sommes arrêtés pour voir un troupeau d’éléphants de mer. De la famille des phoques, ce sont des gros tas de graisses qui se hissent sur la plage comme des mollusques. Les mâles peuvent avoir jusqu’à 40 partenaires. Les bébés se font souvent happer par des orques qui se jètent sur la plage a marrée haute, et choper leurs proies avant de se faire remballer par les vagues. Bien sur, on espérait voir ca mais on est arrivés 20 minutes trop tard et les orques étaient reparties.

Enfin, dernière étape, sur la pointe Nord de la Péninsule , la pointe des lions de mer. Ceux la sont de la famille des otaries, mais les mâles ont vraiment des crinières de lions, ce qui explique leurs noms.

Le seul mâle de la tribu était d’ailleurs en chaleur, et n’arrêtait pas de poursuivre une femelle, qui montait sur les autres sans scrupule pour échapper a ce gros tas pervers. Un spectacle assez amusant.

Coté terre, on a aussi pu observer de près plusieurs peludos, attirés par les odeurs de sandwiches des touristes, et franchement pas farouches. On adore leur petit nez qui remue devant la Go Pro. Demandez a Nicho de vous faire une imitation !

Le glacier Perito Moreno

3 Mar

A quelques km d’El Calafate, une ville de montagne assez moche et sans grand intérêt, commence la zone glacière de la cordillère des Andes : la 3e plus grande zone glacière au monde après l’antarctique et le Groenland, et juste un tout petit plus grand que l’Islande.
Nous avons pris un tour « alternativo » avec notre auberge pour aller voir l’un des glaciers du grand glacier des Andes, le plus proche d’El Calafate et aussi l’un des plus beaux : le Perito Moreno.

Notre guide s’appelait Hymena – la pauvre – je savais que c’était le nom d’une fleur, mais la quand même, c’est pas de chance !
Sur la route, nous avons traversé la pampa patagonienne : d’immenses étendues un peu vallonnées d’herbes jaunes et sèches, des arbustes bas, entre lesquels se faufilaient des autruches, des renards gris de Patagonie, des aigles, des faucons…. Toutes ces terres sont souvent des ranchs que quelques riches familles se partagent.
On s’est arrêtés pour une pause pipi dans un refuge / restaurant / ferme très pittoresque -je crois que ca s’appelait le Refugio de Mitre – ou il y avait aussi un agneau a qui j’ai donne le biberon – et il en voulait a voir comme il poussait- et aussi mon nouvel animal préféré, un bébé Lama. J’en suis tombée amoureuse. Avec son coup très long, on a juste envie de lui faire un gros câlin, et avec sa bouche de chameau (les lamas seraient de la même famille que les chameaux) on dirait qu’il veut nous faire des bisous. J’ai décidé que j’allais essayer de travailler dans une ferme de lamas ou d’alpagas peut être en Bolivie ou au Pérou. Je veux donner le biberon a des bébés lamas toute la journée!

Puis en arrivant au glacier, nous avons fait une petite marche au bord du Rio Argentino, avec au bout, le mur de glace dans le tournant de la rivière. C’était déjà impressionnant, mais c’était difficile de se rendre compte de sa taille a cette distance.

Enfin, nous sommes arrivés juste en face du glacier, de l’autre coté de la rivière, sur une péninsule qui lui fait face a moins d’une centaine de mètres. La je n’ai pas pu m’empêcher de laisser échapper un waouw.

C’est immense, c’est blanc, c’est bleu, c’est froid, c’est BEAU !!!! Un mur fantastique de glace, 60m de haut, 5km de large et 30 km de long. Sur le toit de ce mur : d’énormes pics de glace entre lesquels se dessinent des ombres allant du bleu turquoise au bleu sombre.
Le mur du glacier prend des aspects de pierres précieuses coupées en tranches. On y découvre des lignes de couleurs marrons, et des étages de bleu fragmentés, et au pied du mur, la densité de glace – compactée par le poids des étages supérieurs – donne un bleu franchement profond et magique.

Le jeu s’est d’essayer de capter les chutes de bloc de glaces. D’abord on entend le glacier qui craque – parfois c’est en surface, mais de temps en temps les bruits viennent de l’intérieur des crevasses – et ensuite s’en suit un gros plouf suivi d’un grondement monumental qui résonne avec l’écho du glacier, comme un coup de tonnerre. Nicho était tout exité a chaque « crac », a l’affut d’un bloc qui se détache de la paroi, comme un petit garçon.

Pour admirer le glacier, on déambule sur des passerelles qui permettent d’observer le mur de glace depuis plusieurs angles, a différentes hauteurs etc… Il y a aussi une passerelle couverte, en cas de pluie, mais a cette endroit, il y avait une forte odeur de caca… on a fini par comprendre que l’odeur venait des groupes de touristes retraités, et on était bien contents de ne pas être dans le même bus qu’eux. Il faut dire que la moyenne d’age des touristes en Patagonie dépasse largement la cinquantaine. Sans doute a cause du prix des excursions, des restaurants et des hôtels, qui font tripler mon budget voyage habituel. Mais comme on se dit qu’on ne reviendra peut être jamais….

Ensuite, on a fait un tour en bateau, pour s’approcher au plus près du glacier. Il y a quand même une limite de 50 mètres, car il y a déjà eu 32 morts depuis l’ouverture du parc, assommés par des chutes de glace. La le bateau était tellement blindé de touristes qu’on n’a pas pu voir l’énorme chute de glace ou tout le monde a fait « oooohhhhh », et on nous on a plutôt fait « ggrrrrrr ».

Un autre regret c’est de ne pas avoir fait l’excursion qui incluait la marche sur le glacier. C’était très cher, mais ca valait surement chacun des pesos. De toutes façons il paraît que c’était complet. Faudra revenir avant que ca aussi soit interdit a la suite de la chute d’un touriste dans une crevasse.

En tout cas, on en a quand même pris plein les yeux, et je pense que c’est d’ailleurs la plus belle chose que j’ai vu depuis le début de mon voyage (avec dans une autre catégorie, les fonds marins des philippines). Un grand Waouh pour le Perito Moreno – en espagnol,le petit chien bronzé, si on met un r de trop a Perito comme Nicho !

El Calafate – Glacier Perito Moreno