Après une nouvelle mission de 22 heures de bus depuis Florianopolis, je suis arrivée, une semaine en avance a Montevideo (pour fuir la pluie brésilienne), la capitale de l’Uruguay. Objectif : apprendre l’espagnol, a fond les ballons.
Pour mon premier cours, je me suis retrouvée dans un groupe de débutants qui apprenait les verbes Ser et Estar. Le prof a tout de suite vu que je n’en était quand même pas a ce point la, et m’a mise en cours particulier pour le reste de la semaine, en attendant de trouver d’autres élèves de mon niveau. Jusque la, je révise surtout les temps. J’ai l’impression que mon niveau baisse de jour en jour parce que j’essaye d’utiliser les bonnes conjugaisons et ca me prend tellement de temps que je balbutie alors qu’avant, au moins, je parlais…
Niveau climat : je n’ai pas regrette mon choix : il fait super chaud – trop même- et c’est un pays ou il ne pleut presque jamais. Enfin au sec !
J’ai d’abord logé dans une auberge de jeunesse dans le vieux centre : la ciudad vieja. Mais il n’y avait que des couples et des groupes qui ne se mélangeait pas alors je me suis sentie un peu seule.
Le lendemain, j’ai emménagé chez Gustavo, un hôte de couch surfing qui vit avec son père. Je me suis dit que loger chez l’habitant allait forcément améliorer mon espagnol. Pas évident pourtant ! Gustavo parle super vite, et ici ils prononcent les Y et les LL comme des «ch » ou des « j » et ils disent « Vos » a la place de « Tu » (avec bien sur une nouvelle conjugaison). Quand a son père,qui ressemble a Mr Propre en plus vieux– vraiment très gentil – il est sourd depuis 25 ans. Donc il sait parler, mais comme il ne s’entend pas parler, il ne fait pas beaucoup d’efforts pour articuler non plus. Pas le top pour communiquer !
Comme j’ai cours d’espagnol tous les matins, je profite de l’après midi pour faire des visites.
L’architecture de la ville en général est un mixte de vielles maisons bien moulées mais très défraîchies, et souvent couvertes de graffitis, d’horrible immeubles en verre couverts de climatiseurs poussiéreux, et de bâtiments « art deco », très tendance en Uruguay. Il y a beaucoup de rues pleines de charme, arborées de platanes comme a la concession française de Shanghai. Le tout donne une idée assez inconsistante de la ville, on a envie de dire que c’est beau et que c’est moche a la fois.
J’ai visité la Cuidad Vieja – caminando sola- qui est un peu craignos la nuit, mais bien remplie de policia turistica pendant la journée (et moi j’ai bien sur mon sifflet-boussole au cas ou!). Je suis allée voir le Mercado del Puerto, car c’est parait-il une attraction touristique. En fait, cela n’a a mon avis rien d’un marché, puisqu’il n’y a que des restaurants et boutiques souvenirs. En moins de 3 minutes, je me suis fait attraper par les rabatteurs d’un restaurant, deux d’entre eux m’ont filé leur numéro, un autre a voulu faire une photo avec moi, et on m’a donné deux petits verres de Medio y Medio (sorte de champagne local) gratuits. Au moins, ils sont accueillants !
Dans les rues environnantes, les boutiques trendy vendent des tas de trucs fait avec des peaux de vaches : tapis, manteaux, etc…aussi beaucoup de Mate, la tasse / calebasse enrobée de cuir dans lequel ils boivent la boisson du même nom, avec une paille en argent. Les uruguayens en sont fanas ! En moyenne dans un bus, il y a au moins 3 personnes (source : statistiques de Nath-Nath) avec un thermos et sa calebasse de mate !
Un autre jour je suis me suis baladée depuis le quartier de Palermo, ou je prend mes cours – jusqu’au quartier de Pocito, la ou se trouve la plus grande plage de Montevideo. J’ai marché pendant presque 3 heures, en passant par le superbe Parque Rodo, un petit parc avec des palmiers, des plans d’eau, une expo de photo sur le tango et des coins ombragés avec des tables en mosaïques style Parc Guel, super mignon !
J’ai aussi longé la Rambla, la promenade qui longe le bord de mer au Sud de la ville. C’est un parcours idéal pour courir ou faire du vélo, mais les plages en elles-mêmes ne sont pas fantastiques.
Mercredi après midi,je suis allée a Atlantida, une petite station balnéaire a 30 km de Montevideo, avec Matias, un uruguayen rencontre dans le bus en venant de Florianopolis. On s’est d’abord mis a table pour que je goute les spécialités du pays : de la bidoche braisée !! J’étais toute excitée parce que j’adore la viande, mais j’ai vite déchanté quand on nous a apporte des tripes, des reins de vache et du boudin. Beurk ! Les tripes étaient toutes crémeuses a l’intérieur, je m’y résoudrai pas ! Heureusement, il y avait aussi de l’Asado – LA spécialité du pays – genre de cote de bœuf braisée, et ca c’était délicieux. Bien sur, on s’est aussi rincé le palais avec une bouteille de vin rouge de la région Canelones, qui m’a laissée un peu étourdie. Pas grave, je ne travaille pas !
Après ce festin, rien de tel qu’une bonne sieste au soleil. La plage ressemblait un peu aux landes, avec une grande dune de sable qui la séparait de la ville. Par contre, la mer était de couleur marronnasse, c’est en fait une mer-riviere qui s’appelle Rio de la Plata. Plus fraiche qu’au Brésil, mais baignable dans tous les cas !
Pendant les soirées, je ne me suis pas ennuyée non plus.
Des mon premier soir, Gustavo m’a emmenée voir une répétition de Murga. C’est un type de spectacle qui fait partie du célèbre Carnaval d’Uruguay, et qui se joue a l’ouverture et a la fermeture des défilés. C’est un genre de chorale / troupe de théâtre en costumes burlesques – sauf aux répétitions comme ce jour la – qui chante des chansons sur des thèmes de société et d’actualité, un peu comiques ( pour ceux qui comprennent les paroles, hum-hum) et avec un fond de percussions. Vous l’aurez compris, je n’ai pas tout compris.
Le lendemain, Gustavo et son père m’ont cuisiné de l’asado fait maison. Au fond du jardin, ils ont un barbecue énorme, comme une grosse cheminée, avec un panier en acier dans lequel ils font du feu, et récupèrent les braises, pour les placer sous la grille du barbecue, juste a coté. Un régal ! Il paraît que les uruguayens mangent 15 kg de viande par personne par an, je veux bien les suivre !
Jeudi soir, nous avons rejoint un groupe de couch surfing pour le meeting hebdomadaire, qui tombait aussi le jour officiel du début du carnaval 2011. L’Uruguay est très fier de son carnaval, le plus long du monde, qui peut durer jusqu’à 80 jours.
Le défilé commençait avec trois chars qui pressentaient les 3 reines qui avaient été élues précédemment, et leurs dauphines, qui faisaient coucou depuis leurs chars. Puis ont suivi les parades de nanas en strings et plumes, des types en guignols, des poupées géantes comme a Bayonne, des tambours etc etc… et ce n’est que le début, ca reprend jeudi prochain avec « Las llamadas » !